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Les SES au Grand Air

Un blog de ressources pour les sciences économiques et sociales

Depuis 2010, le commerce mondial de marchandises en volume connaît un ralentissement important de son rythme de croissance, en relation avec une progression similaire du PIB réel mondial. En 2014, on observait ainsi une croissance annuelle du volume du commerce mondial de 2,5%, alors que dans le même temps la croissance annuelle du PIB réel mondial s'établissait à 2,4%. Dans son rapport sur le commerce mondial 2015, l'OMC présente plusieurs explications à ce ralentissement du commerce mondial : d'abord, le rythme de croissance des pays développés est erratique et pèse sur les échanges commerciaux de ces entités. La croissance économique s'établit à +1,6% en zone euro tandis que l'activité économique a reculé aux Etats-Unis lors du premier trimestre 2016 après trois trimestres de croissance solide. Cette faiblesse du rythme de création de richesses ne permet donc pas une embellie dans le commerce mondial pratiqué par ces deux puissances régionales.

Ensuite, les pays émergents connaissent un ralentissement conséquent de leur croissance économique : En Chine le PIB a ainsi augmenté de "seulement" 5,5% en taux annualisé. Et si l'Inde connaît une croissance toujours dynamique de son PIB (+8,7% en 2015), le Brésil a connu quant à lui une récession puisque la production de richesses y a reculé de 0,8% sur l'année. Ces résultats ont donc pesé négativement sur les échanges de marchandises entre pays.

D'autre part, la baisse du prix de certaines matières premières comme le pétrole a eu un impact négatif sur le commerce mondial, alors qu'on aurait pu s'attendre à ce que cette baisse relance la demande mondiale. Dans le cas du pétrole, la baisse des prix n'a pas empêché une faiblesse de la demande chinoise en particulier ; de plus, cette baisse des prix du pétrole a conduit à une dégradation des termes de l'échange des pays exportateurs de pétrole qui ont dès lors réduit leurs importations, renforçant par là-même le freinage connu par le commerce mondial.

Enfin, dernier aspect venant alimenter cette tendance, les tensions géo-politiques au Moyen-Orient, mais aussi entre les Etats-Unis, l'Union Européenne et la Russie suite à l'annexion de la Crimée organisée par cette dernière ; suite aux sanctions dont la Russie a fait l'objet, elle a mis en place des mesures d'embargo sur les produits américains et européens, pénalisant alors le dynamisme du commerce mondial.

Mais le rapport de l'OMC laisse penser que la tendance observée actuellement au niveau du commerce mondial n'est pas conjoncturel, mais bel et bien structurel : "Le rapport d'environ 2 pour 1 observé de nombreuses années entre la croissance du commerce mondial en volume et la croissance du PIB mondial semble avoir disparu [...]." Le rôle moteur joué par le commerce mondial sur le PIB mondial à partir des années 1970 semble donc être remis en cause, ce qui constitue un tournant tant la dynamique vertueuse de cette relation disparaît au profit d'une relation marquée par une certaine inertie.

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