Réformer l’Etat #7 : Une conclusion

A l’issue de ce tour d’horizon des réformes possibles de l’Etat, il se dégage donc quatre perspectives qui constituent autant de pistes de réflexion sur cette problématique. Bien entendu, l’adhésion à l’un ou l’autre de ces axes de réforme dépend de positions idéologiques, mais on peut aussi considérer que chacun d’entre eux avance des arguments et des justifications qui peuvent être entendues et qui prêtent à débat. Aussi, là où beaucoup d’analystes reprochent à la science économique de ne pas fournir une seule piste de réforme qui constituerait une sorte de Graal que l’on pourrait suivre aveuglément, il faut voir dans la diversité des approches économiques un moyen de faire vivre la démocratie par le dialogue et le débat que font naître ces perspectives opposées. N’en retenir qu’une seule de façon arbitraire, ou faire en sorte de décrédibiliser une idée uniquement parce qu’elle correspond à la pensée dominante ou marginale, n’honore ni l’utilité des sciences économiques, ni la nécessaire vitalité démocratique.

En repérant à grands traits quatre pistes de réforme de l’Etat structurées autour de la conception de l’Etat d’une part, et de la figure centrale de l’activité économique d’autre part (voir tableau ci-dessus), notre souhait ne consiste pas à établir une hiérarchie normative entre les idées et les auteurs présentés. Elle engage au contraire à en approfondir la connaissance et à les faire se confronter rigoureusement ; il s’agit de la meilleure manière de comprendre l’intérêt de posséder ces outils d’analyse afin de comprendre une réalité économique, sociale et politique mouvante et multiple.

Parce que les sciences économiques sont avant tout des sciences sociales, il faut se réjouir de la multiplicité des analyses qu’elles livrent comme autant de possibilités d’interpréter un monde économique où la vérité et la certitude sont l’exception, et l’ignorance et le doute la règle.